Découvrez la fable Les Poissons et Le Berger Qui Joue De La Flûte de Jean de La Fontaine tirée du recueil Fables de La Fontaine en eBook gratuit, ePub, pdf, vidéo et écoute audio. Retrouvez cette œuvre parue au 17ème siècle, illustrant le courant du Classicisme, en lecture libre, texte et image à télécharger du fabuliste.
Auteur | Jean de La Fontaine |
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Recueil | Fables de La Fontaine |
Genre | Fable |
Courant | Classicisme |
Siècle de parution | 17ème siècle |
La vidéo
Le texte
Les Poissons et Le Berger Qui Joue De La Flûte
TYrcis qui pour la seule Annette
Faisait résonner les accords
D’une voix et d’une musette,
Capables de toucher les morts,
Chantait un jour le long des bords
D’une onde arrosant des prairies,
Dont Zéphyre habitait les campagnes fleuries.
Annette cependant à la ligne pêchait ;
Mais nul poisson ne s’approchait.
La Bergère perdait ses peines.
Le Berger qui par ses chansons
Eût attiré des inhumaines,
Crut, et crut mal, attirer des poissons.
Il leur chanta ceci. Citoyens de cette onde,
Laissez votre Naïade en sa grotte profonde.
Venez voir un objet mille fois plus charmant.
Ne craignez point d’entrer aux prisons de la Belle :
Ce n’est qu’à nous qu’elle est cruelle :
Vous serez traités doucement,
On n’en veut point à votre vie :
Un vivier vous attend plus clair que fin cristal.
Et quand à quelques-uns l’appât serait fatal,
Mourir des mains d’Annette est un sort que j’envie.
Ce discours éloquent ne fit pas grand effet :
L’auditoire était sourd aussi bien que muet.
Tircis eut beau prêcher : ses paroles miellées
S’en étant aux vents envolées,
Il tendit un long rets. Voilà les poissons pris,
Voilà les poissons mis aux pieds de la Bergère.
Ô vous Pasteurs d’humains et non pas de brebis :
Rois qui croyez gagner par raisons les esprits
D’une multitude étrangère,
Ce n’est jamais par-là que l’on en vient à bout :
Il y faut une autre manière.
Servez-vous de vos rets, la puissance fait tout.
Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine