Découvrez la fable La Querelle Des Chiens et Des Chats, et Celle Des Chats et Des Souris de Jean de La Fontaine tirée du recueil Fables de La Fontaine en eBook gratuit, ePub, pdf, vidéo et écoute audio. Retrouvez cette œuvre parue au 17ème siècle, illustrant le courant du Classicisme, en lecture libre, texte et image à télécharger du fabuliste.
Auteur | Jean de La Fontaine |
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Recueil | Fables de La Fontaine |
Genre | Fable |
Courant | Classicisme |
Siècle de parution | 17ème siècle |
La vidéo
Le texte
La Querelle Des Chiens et Des Chats, et Celle Des Chats et Des Souris
La Discorde a toujours régné dans l’Univers ;
Notre monde en fournit mille exemples divers.
Chez nous cette Déesse a plus d’un Tributaire.
Commençons par les Éléments ;
Vous serez étonnés de voir qu’à tous moments
Ils seront appointés contraire.
Outre ces quatre potentats,
Combien d’êtres de tous états
Se font une guerre éternelle ?
Autrefois un logis plein de Chiens et de Chats,
Par cent Arrêts rendus en forme solennelle,
Vit terminer tous leurs débats.
Le Maître ayant réglé leurs emplois, leurs Repas,
Et menacé du fouet quiconque aurait querelle,
Ces animaux vivaient entre eux comme cousins ;
Cette union si douce, et presque fraternelle
Édifiait tous les voisins.
Enfin elle cessa. Quelque plat de potage,
Quelque os par préférence à quelqu’un d’eux donné,
Fit que l’autre parti s’en vint tout forcené
Représenter un tel outrage.
J’ai vu des chroniqueurs attribuer le cas
Aux passe-droits qu’avait une Chienne en gésine ;
Quoi-qu’il en soit, cet altercas
Mit en combustion la salle et la cuisine ;
Chacun se déclara pour son Chat, pour son Chien.
On fit un Règlement dont les Chats se plaignirent,
Et tout le quartier étourdirent.
Leur Avocat disait qu’il fallait bel et bien
Recourir aux Arrêts. En vain ils les cherchèrent.
Dans un coin où d’abord leurs Agents les cachèrent,
Les Souris enfin les mangèrent.
Autre procès nouveau : Le peuple Souriquois
En pâtit. Maint vieux Chat, fin, subtil, et narquois,
Et d’ailleurs en voulant à toute cette race,
Les guetta, les prit, fit main basse.
Le Maître du logis ne s’en trouva que mieux.
J’en reviens à mon dire. On ne voit sous les Cieux
Nul animal, nul être, aucune Créature
Qui n’ait son opposé ; c’est la loi de Nature.
D’en chercher la raison, ce sont soins superflus.
Dieu fit bien ce qu’il fit, et je n’en sais pas plus.
Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine